SOUFFLONS NOUS MÊME NOTRE FORGE

COURRIER DES LECTEURS


N°1

Un point de vue de classe

« Ce premier numéro traitant les problèmes d’un point de vue de classe est sur la bonne voie. Les questions posées dans l’interview des camarades préoccupent également de nombreux communistes du dedans et du dehors. Sur toutes ces questions et sur bien d’autres, Le Manifeste devrait donner la parole aux communistes en ouvrant une tribune de discussions. »

Diego N., Marseille

Respectable passé

« Âgés de 85 et 83 ans, adhérents du PCF en 1945 et 1946, mon épouse et moi tenons à vous remercier pour votre courage à créer et diriger un vrai journal communiste et à maintenir les idées et idéaux du parti créé en 1920. S’il est vrai que nous devons vivre avec notre temps, il n’en est pas moins vrai que nous ne devons pas renier notre glorieux et respectable passé. […]
Nous ne souhaitons pas avec ma camarade épouse une scission du parti, mais le remplacement de l’actuelle direction alliée à la sociale démocratie sans négliger l’unité. »

Robert et Éliane C, Migre (17)

Un vrai journal

« Il s’agit de la première tentative de lancer un vrai journal.
Le numéro 0 s’écarte, à juste titre, des différents bulletins existants qui, par leur contenu, axé essentiellement sur la critique du PCF, se situent dans la logique du débat interne. Le Manifeste, à l’inverse, semble s’orienter vers une formule de large expression politique de l’actualité, du point de vue communiste. Cependant, nous devons encore réfléchir pour atteindre cet objectif. […]
Ainsi, Le Manifeste doit être, à la fois, un organe de combat, d’information et de formation idéologique. Il doit viser à rassembler tous ceux qui sont victimes du système capitaliste, afin qu’ils agissent en commun contre ses effets à court terme. En même temps, le journal doit exprimer clairement l’objectif : une société socialiste. »

Jean L., Vincennes (94)

Ne pas « écorner »

« J’ai beaucoup apprécié le contenu du n° 0 du journal Le Manifeste à l’exception de la page sur le 50e anniversaire de la mort de Staline (NDLR : Renvoi à l'article 1 et article 2). […]
Je pense que l’action de Staline est inséparable de l’histoire de l’URSS et du PCUS qu’il dirigeait et il me paraît bien difficile de toucher à l’un sans « écorner » les autres. […]
Une analyse scientifique, objective, et sans préjugés de toute cette période est absolument nécessaire. Mais elle sera longue à faire. En attendant ses conclusions, je pense qu’une certaine retenue devrait être observée par tous les communistes.
J’attends du nouveau journal qu’il reflète cette retenue, qu’il ne devienne pas un lieu d’affrontements polémiques stériles et qu’il mette en relief ce qui unit les marxistes, bien plus important que ce qui les divise. »

Jules M., Palaiseau (91)

Les mots ont un sens

« L’illustration accompagnant le texte paru dans le numéro 0 du Manifeste sur la Corse aboutit au résultat inverse à celui recherché par l’auteur de l’article. En politique, on ne s’amuse pas de tout et certainement pas à substituer la tête de Maure du drapeau corse. […]
Sans donner dans le fétichisme des mots et des logos, je ne peux que dire mon indignation face à ce que je considère être une insulte grave envers celles et ceux qui, eux, connaissent la signification du drapeau.[…]
Pour une fois qu’un âne rouge (u sumeru rossu) ne s’arrête pas au 9 septembre 1943 pour expliquer que l’avenir des Corses et de ceux qui résident dans l’île ne doit pas être abandonné aux mains sales et ensanglantées des nationalistes – donc de la mafia – il est affligeant de constater qu’un ersatz de graphiste se croit autoriser à saboter un article. […]
Les mots ont un sens. Une gifle aussi.

Dominique D – Paris 18e

Convaincus

« Nous venons de lire le mensuel Le Manifeste qui nous a été rapporté de la fête de l’Huma par des camarades de notre collectif PCF 17 dont nous sommes membres. L’éditorial nous a parfaitement convaincus.
De plus, il se veut rassembleur. Il ne veut pas être l’organe de telle ou telle chapelle. La diversité des intervenants dans le numéro 0 nous paraît en être déjà une preuve. […]
Dans l’attente de lire Le Manifeste, mensuel marxiste, anticapitaliste, ouvert, divers, offensif et rassembleur, nous vous adressons nos salutations communistes. »

Florence et Francisco G., Rochefort (17)

Propositions

« Tout d’abord, bravo pour le n° 0 du Manifeste. Ceci dit, comme j’y suis invité, j’ai de petites remarques et propositions :
- faciliter l’expression des communistes en laissant une ou deux pages de tribune libre […]
- rechercher le débat partout où c’est possible. Par exemple sur la Corse, il existe des mouvements nationalistes de gauche en Corse, demandons leur avis […]
- veiller à avoir un journal attractif, facile à lire, tout en veillant à la haute teneur du contenu […]
- une rubrique « Vivre et lutter au pays » alimentée par des correspondants locaux : se méfier du parisianisme. »

Hervé A., Abbaretz (44)

Une réaction de Gilbert Julis, ancien responsable du secteur international de la CGT, adressée à la NVO et qu’il nous envoie à la suite de l’interview d’Alarcon et de l’article sur Cuba publiés dans Le Manifeste :

C’est avec une certaine surprise que j’ai appris que la direction confédérale de la CGT, sans prendre la peine de s’informer auprès des syndicats CTC de Cuba, avait condamné ce pays à la suite de l’application, certes rapide, des lois de Cuba pour défendre sa souveraineté. La manière dont la direction de la CGT a agit fait qu’elle rejoint ainsi toute « la camarilla » pro-USA qui veut faire la peau aux révolutionnaires cubains. […]
Le gouvernement français, qui avait eu jusqu’à ce jour une attitude différente sur le blocus US envers Cuba, vient aussi de franchir le pas en saluant les « opposants » anti-castristes de La Havane. La direction de la CGT va-t-elle s’aligner aussi en la matière sur les positions impérialistes du gouvernement Chirac-Raffarin ? […]
D’autre part, la France s’inspire sans doute de l’Union Européenne qui elle aussi, violemment, dénonce Cuba, alors qu’elle n’a rien dit sur la pratique courante aux USA des exécutions capitales. […] La peine de mort est la même partout : elle ne peut résoudre les problèmes posés. Pour Cuba toutefois, la campagne anti-cubaine déchaînée va au-delà des peines prononcées par les autorités : c’est l’acharnement de tous les impérialistes, des USA à celui de France relayé par la social-démocratie, dont Fabius se veut le porte-parole, prônant l’« amitié » avec G.W. Bush et traitant Fidel Castro de « dictateur assassin ».
Nous ne pouvons partager de telles démarches. Le peuple cubain a droit à notre solidarité internationale car il est devenu pour les peuples du monde entier, particulièrement en Amérique Latine (comme le prouve le récent accueil de Fidel Castro à Buenos Aires) un point de réflexion, d’ancrage, de référence pour toutes les forces progressistes, pour tous ceux qui luttent pour un monde meilleur.[…] »