décrétons le salut commun |
Le Manifeste - N° 7 - Juin 2004
Européennes
NON à toute constitution
européenne
Les organisations qui animent la Convergence communiste ont tenu le 2 juin à Aubervilliers une réunion-débat sur le thème « Non à toute constitution européenne ». Présidée par Henri Martin, elle a réuni une centaine de personnes.
Plusieurs intervenants ont introduit la discussion. Jean Jacques
Karman, de la Gauche communiste/Pcf, a montré les méfaits de la construction
européenne, qui s’attaque à la souveraineté des nations, dénoncé la volonté du
Pcf d’adhérer au Parti de la gauche européenne. Charles Hoareau, de Rouge Vif
13, a mis en relief l’arbitraire de cette construction, le peuple français ayant
plus de ponts culturels, économiques et sociaux avec les pays du pourtour
méditerranéen qu’avec les pays du nord de l’Europe. Jean-Pierre Hemmen, du Pôle
de la renaissance communiste de France, s’est félicité d’une initiative commune
aux différentes sensibilités communistes. Il a souligné la nécessité de revenir
aux principes du marxisme-léninisme pour combattre efficacement la construction
européenne. Lui aussi s’inquiète de la tentation du Pcf d’adhérer au Parti de la
gauche européenne. André Gérin, député-maire de Vénissieux, a rappelé qu’il
avait toujours existé en France deux courants, l’un réformiste, l’autre
révolutionnaire et que les Français étaient en attente d’un parti
révolutionnaire. Tous ont fait le même constat : une constitution mettrait en
place un cadre coercitif supplémentaire qui étoufferait définitivement la
souveraineté des États. Ce projet de constitution doit être combattu.
Ces différentes introductions ont été suivies d’un débat. Jean-Paul Le Marec, du
collectif Polex (politique extérieure), a souligné l’avancée idéologique des
tenants de l’Union européenne qui présentent la construction européenne comme
une avancée inexorable. Après Charles Hoareau, il a dénoncé le slogan d’« Europe
sociale », qui non seulement ne signifie rien, mais berce d’illusions les
citoyens en laissant croire qu’il serait possible d’infléchir la construction
européenne. Il a rappelé que les partis sociaux-démocrates, à la fin des années
90, étaient au pouvoir dans 12 des 15 pays de l’Union, et qu’ils n’avaient alors
pas trouvé utile de construire la fameuse « Europe sociale » qu’ils prônent
aujourd’hui.
Plusieurs participants au débat ont souligné les méfaits de la construction
européenne qui se fait contre les peuples, le glissement vers une direction
politique supranationale, le peu de cas qui est fait du Parlement européen.
D’autres sont revenus sur la création du Parti de la gauche européenne en
soulignant que son cadre même constitue l’acceptation des principes de l’Europe
de Maastricht. Concernant les élections européennes, beaucoup ont constaté que
la campagne ne soulevait qu’un intérêt limité et que le Parti communiste, une
fois encore, ne se déterminait pas clairement contre l’Union européenne. Enfin,
plusieurs intervenants se sont félicités d’une initiative commune – tract,
affiche, réunion – et souhaitent que la Convergence communiste continue dans
cette voie.