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Le Manifeste - N° 0 - Septembre 2003
Irak
Solidaires de la résistance irakienne
Les commentateurs politiques ont parfois des réactions
singulières. Ils s'étonnent que les Irakiens s'en soient pris aux Nations Unies.
L'ONU serait, d'après eux, le garant du retour à la paix, à la reconstruction du
pays et à la restauration de la démocratie.
C'est une vision que ne partagent certainement pas les millions d'Irakiens qui,
depuis la guerre de 1991 menée sous l'égide des Nations Unies, soumis à un
embargo meurtrier imposé par les Nations Unies, ont vu ces mêmes Nations Unies
se dégonfler devant les Américains et avaliser l'agression militaire et
l'occupation de leur pays.
Quant au représentant de l'ONU à Bagdad, il faisait partie du cénacle de
Condoleezza Rice. Aucun média français n'a fait mention de cette information
pourtant intéressante. Aucun non plus ne s'est penché sur l'itinéraire de ce
haut fonctionnaire international : Liban, Mozambique, Timor Oriental, Kosovo…
Lorsque Bagdad est tombé, fin avril 2003, plusieurs responsables politiques
français ont exprimé leur satisfaction de la fin de la guerre. Voilà qui ne
manquait déjà pas d'humour, la première puissance militaire mondiale ayant
écrasé un pays qu'elle savait totalement désarmé ! Imaginez un peu qu'en juin
40, tous les Français aient considéré que la guerre était terminée…
Alors aujourd'hui, on peut sangloter sur les « attentats », pointer les
islamistes ou le Parti Baas. Mais il y a une réalité : les États-Unis ont
attaqué un pays souverain, au mépris des conventions internationales qu'ils
prétendent défendre. Ils occupent ce pays et s'y conduisent comme n'importe
quelle armée d'occupation : arrestations arbitraires, emprisonnements, tortures,
viols sont le quotidien. Les Nations Unies se conduisent en collaborateurs, et
comme tel, récoltent ce qu'elles ont semé.
Communistes, anti-impérialistes et internationalistes, soutenons la résistance
du peuple irakien, et exigeons le départ des troupes américaines.
Caroline Andreani