DEBOUT LES DAMNES DE LA TERRE |
Le Manifeste - N° 0 - Septembre 2003
Paroles de gréviste
Au cœur du conflit de mai juin 2003 et pour tenter de désamorcer
un mouvement de grande ampleur, la direction de la SNCF a essayé de dire aux
cheminots qu'ils n'étaient pas concernés par la réforme des retraites !
Plusieurs membres du gouvernement avaient d'ailleurs annoncé le contraire dans
un premier temps puis étaient soudains devenus muets. Par quel tour de magie les
cheminots et leur régime particulier seraient-ils épargnés par une réforme
générale ? C'est pourtant ce que la direction a demandé à ses cadres de
transmettre sur le terrain au risque de leur faire perdre toute crédibilité.
Il est plus sérieux de regarder la réalité, à commencer par le fait que le
régime de retraite des cheminots dépend de la solidarité nationale du fait de la
baisse considérable des effectifs dans les années 1950 à 1980. Les cheminots
l'ont d'ailleurs parfaitement compris et se sont résolument engagés dans le
mouvement social. En toute objectivité, tous les spécialistes savent que les
mesures Balladur cumulées avec celles du gouvernement Raffarin feront perdre 20%
à 30% du montant des retraites du privé comme du public.
Le MEDEF et le gouvernement ne sont pas à une contre vérité près : ils savent
aussi qu'en 40 ans les richesses créées vont doubler, même avec une croissance
faible. Mais admettre cela, c'est admettre qu'une autre alternative est
possible, cela signifie qu'en augmentant les cotisations patronales on peut
sauver le système par répartition !
Dans les entreprises du secteur public comme dans l'industrie privée, seule
l'action peut l'imposer. C'est l'enjeu des prochains mois.
Christian Houpin (Cheminot)